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Autisme, la boîte à outils
19 avril 2016

Le point sur le gluten... et l'autisme

 

Sujet de l’heure et très sensible, le « sans-gluten » fait jaser et rapporte énormément d’argent à l’industrie. Mais qu’en est-il vraiment ?

Nous nous sommes penchés sur la question et au même moment apparaissait une très bonne explication dans un article du magazine Sur le spectre, fait par le groupe de recherche en neurosciences de l’autisme de Montréal.

http://www.autismresearchgroupmontreal.ca/SurLeSpectre/Sur_le_spectre_no_1_2016-04.pdf
Numéro 1, printemps 2016, pages 10 et 11

 

Nous vulgariserons donc quelques-uns de leurs propos dans ce texte. Nous avons également consulté un article de l’Actualité de janvier 2014 qui traite du sujet.

 

Qu’est-ce que le gluten ?

 

Tout d’abord, le gluten est une protéine présente dans l’endosperme des grains, donc à l’intérieur de la graine. Par graines, nous entendons blé, orge, épeautre et seigle. Certains affirment que le gluten est aussi présent dans l’avoine, en fait l’avoine contient une toxine pouvant entrainer une réaction cœliaque (maladie reliée à la consommation de gluten, entre autre). Cette protéine a comme propriété d’être élastique, ce qui fait qu’elle est utilisée dans la confection de plusieurs aliments dont les pains, les gâteaux, les produits laitiers et les charcuteries.

 

guten-or-not-to-glutenSi vous croyez que le gluten est une invention des dernières années, détrompez-vous. On entend parler du gluten pour la première fois en 1742, et depuis, plusieurs théories ont fait jaser. Après la Seconde Guerre mondiale, le blé fut suspecté de causer la maladie coeliaque, et le gluten du blé fut très tôt identifié comme en étant la cause. Par contre, encore à ce jour, le gluten est prouvé comme étant responsable de la maladie cœliaque seulement. Aucune étude réglementaire, depuis les années 1700,  n’a pu prouver un lien entre le gluten et d’autres maladies ou d’autres conditions (schizophrénie, autisme, dépression,…).

 

 

 

« Sans gluten » = Neurotypique ?

 

Bien qu’aucune étude crédible et sérieuse ne démontre un lien entre le gluten et l’autisme, un courant veut que le « sans gluten » change les personnes autistes. Affirmer une telle chose n’est pas sans danger.

 

Premièrement les gens autistes n’ont aucunement besoin de « changer ». La neurodiversité est une chose naturelle et positive. Tous les enfants évoluent, peu importe leur régime alimentaire, leurs origines ou leur diagnostic. Ce sont plutôt les gens cherchant à éliminer la différence qui causent davantage d’ennuis que l’autisme ou le gluten.

 

Un autre danger du régime sans gluten est l’apparition de carences en vitamines qui peuvent causer de graves problèmes de santé. De plus, très peu d’études, non concluantes, ont été faites pour établir les impacts d’un tel régime sur l’enfant. Il est toujours important de consulter avant d’entreprendre un changement aussi drastique dans son alimentation, surtout lorsque notre santé ne nous l’oblige pas.

 

 

Gluten = autisme alors ?

 

Si certaines personnes, durant les dernières années, ont affirmées avoir « guérit » leur enfant autiste avec un régime « sans gluten », il faut savoir que la maladie cœliaque peut s’apparenter à l’autisme.

 

imagesEn effet, la maladie cœliaque, causée par le gluten, ne cause pas seulement des ennuis digestifs, mais peut aussi causer des problèmes de diabète, d’anémie, de fatigue, mais également des problèmes d’apprentissage, des troubles de la mémoire, de la dyslexie, allant jusqu’à la neuropathie (la neuropathie cause des picotements, un manque de sensation, des difficultés à marcher ou se tenir debout, en plus d’entraver les sens, les mouvements et la fonction interne des organes). Il faut noter également que les problèmes digestifs reliés à la maladie cœliaque (crampes, diarrhée, constipation) peuvent devenir très dérangeants pour la personne atteinte et cela peut avoir un grand impact sur son quotidien et son humeur. Ce qui peut parfois porter à confusion pour certains parents qui ne consultent pas et qui posent donc un faux diagnostic d’autisme à leur enfant.

 

 

Mais la science, que dit-elle ?

 

Quatre  études* en règles ont été faites auprès d’enfants autistes à savoir si le régime  sans gluten apportait des changements auprès d’eux.  La conclusion menant à  l’effet placebo se constate à chacune de ces études. Dans les groupes « placebo » les parents remarquaient des changements auprès de leurs enfants alors que leurs enfants ne s’étaient pas fait éliminer le gluten de leur alimentation. Dans les cas où les enfants se voyaient éliminer le gluten en totalité, aucun résultat ne mettait en lumière un changement sur les comportements associés à l’autisme. Le gluten ou le « sans gluten » ne change pas l’enfant autiste, mais plutôt la perception de ses parents. Il ne faut pas oublier que tous les enfants évoluent. Alors aucun lien n’a pu être observé pour ces quatre études.

 

Une personne autiste peut souffrir de la maladie cœliaque mais elle devrait consulter avant d’entreprendre tout changement alimentaire. Le diagnostic de la maladie cœliaque doit être posé par un professionnel de la santé, et nécessite quelques tests, dont une prise de sang, une biopsie ainsi qu’un suivi de contrôle.

 

Mais ma voisine, ma cousine, mon oncle, tous ont vu un changement ?

 

Si les gens ont l’impression d’être en meilleure santé en changeant de régime alimentaire, c’est souvent parce qu’en changeant leur alimentation les gens deviennent plus conscients de ce qu’ils mettent dans leur assiette et font davantage attention à leur santé. De plus, pour l’enfant autiste, à tous les âges il y a évolution. Un enfant, peu importe ses différences, peu importe ses difficultés, parviendra à faire de grandes améliorations. Pour les parents qui changent le régime alimentaire pour un régime sans gluten, toutes nouvelles réussites  sera attribuées au nouveau régime, hors, nous le constatons bien, pour tous les enfants il y a améliorations au fil du temps, avec ou sans gluten.

 

Attention…

 

En tant que parent nous voulons le meilleur pour notre enfant mais il faut éviter de tomber dans le piège du lobbying et de l’industrie toujours soucieuse de faire davantage d’argent. En 2012 seulement, ce sont des bénéfices de plus de 90 millions de dollars qu’a rapporté l’industrie du « sans gluten » au Canada, alors qu’on estime encore à ce jour qu’il y aurait seulement 1% de la population qui serait intolérante au gluten et peut-être même moins.

 

En conclusion

 

Une belle option demeure l’acceptation de l’autisme et une bonne hygiène de vie. Que vous soyez adepte du « sans gluten » ou que vous en consommiez, l’important est d’accepter la différence autour de vous et d’être en bonne santé. Le reste se produit dans l’œil de celui qui regarde..!

 

*Les quatre études sont nommées et expliquées dans le magazine Sur le spectre.

 

 

 

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Commentaires
K
Merci. Traditionnellement nous ne mangeons pas de produits contenant du ble ou gluten, sans carences particulieres pour autant, c est pour cela que j'etais etonne de cette remarque. il serait preferable de le preciser dans l article dans ce cas, car la phrase peut etre mal interpretee.
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B
C'est plutôt dû aux alternatives qui sont parfois moins nutritives qu'on nous le laisse croire. Pour approfondir sur le sujet n'hésitez pas à faire des recherches.
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K
En quoi l'absence de gluten dans l'alimentation peut créer une carence déficit en vitamine? Le blé contient-il un ou des éléments indispensables à une bonne santé?
Répondre
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